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Sport  Moteur

Le Mans

1923

Le Mans

1924

LES AIGLES CHENARD WALCKER CLUB

Au volant l’ingénieur, pilote et chef d’équipe André Lagache associé à René Leonard, le patron des essayeurs.

Victoire au première 24h du Mans.

 

Une course de 24 heures? Un pari osé et gagné par Emile Coquille,  Georges Durand secrétaire général actif de l’ Automobile Club de l’ Ouest, et du grand journaliste de l’automobile Charles Faroux, auteur du règlement de la course. De celui-ci rappelons les grandes lignes:

1) Les voitures engagées doivent être conformes à la description donnée dans le catalogue publié dans l’année par le constructeur.

2) La carrosserie doit comporter: ailes, marchepieds, phares, lanternes, capote, avertisseur, rétroviseur, glace... Tout ce que comporte une voiture de tourisme

La course annoncée seulement en février soit trois mois avant, fait cependant le plein d’engager avec 35 voitures représentant 18 marques. Chenard confiait trois voitures de 3 litres de cylindrée à ses pilotes. La n° 9 de Lagache et Léonard. La n°10 de R.Bachmann et Dauvergne. La n°11 de F.Bachmann et Glaszmann

Les autos sont des modèles du type U3, possèdent un moteur de 79,5 x 150 arbre à cames en têtes, et double allumage assuré par magnéto. La puissance est de l’ordre de 90 à 100 cheveaux.

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Le départ sera donné à 16 heures sous une pluie battante devant un nombreux public, en ce 26 mai 1923. Après quelques tours la piste devient un gigantesque bourbier où les roues creusent de profondes ornières, pas facile de suivre une autre voiture dans ces conditions, mais pourtant la lutte est bien au rendez-vous

     Dès les premiers tours les Chenard 9 et 10 mènent la ronde talonnées par la Bignan de       De Tornaco-Gros

Comme prévu, la course de nuit joue un rôle important car les pannes d’éclairage sont nombreuses et certains pilotes roulent jusqu’au matin sans phares. Profitant de la lumière du jour la Bentley de Duff et Clément se retrouve en 2ème position. Mais, une sortie de route à Mulsanne suivi d’une panne d’essence remet tout en question

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A 16 heures, le dimanche, quand le drapeau à damier s’abaisse, Lagache et Léonard sont les premiers ayant couvert 2209 Km à 92,064 de moyenne.

               Classement général : 1. Lagache-Léonard  Chenard-Walcker       

                                               2. Bachmann-Dauvergne  Chenard-Walcker

                                               3. De Tornaco-Gros Bignan

                                               7. Bachmann- Glaszmann Chenard-Walcker

                                               M.T : Duff  Bentley, 107,238 km

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         Les trois Chenard & Walcker à l’arrivée, signant le début d’une très longue série de                victoires prestigieuses pour la marque française... L’une des doyennes de l’automobile.    

   “ L’aigle prend son envol “

Dès le début de 1924, les Automobile club de France et de l’Ouest annoncent que le grand  prix du Mans, qui a été fondé, l’an dernier, pour une coupe triennale, aura également, cette année une coupe biennale . La triennale sera remportée par la firme qui gagnera le grand prix trois années consécutives et la biennale, pour deux victoires consécutives et ce suivant une formule tenant compte de la cylindrée.

La maison Chenard engage six voitures: Une nouvelle 8 cylindres de 4 litres, une 3 litres, deux 2 litres et deux 1500 cm3, toutes des nouveaux modèles, à part la 3 litres. Le réglement, lui, contient peu de changement: Les réservoirs à essence, celui d’huile et celui d’eau seront plombés et ne pourront plus être ravitaillés que tous les vingt tours, soit tous les trois cents kilomètres, deux pilotes par voiture pouvant se relayer à volonté.

Et maintenant nous allons vivre la course grâce au récit de André PISART pilote d’une des deux litres. 5,4,3,2,1 minutes; 30 secondes, etc.  A quatre heures précises, le départ  est donné. Dans un bruit infernal, une poussière inimaginable, les bolides bondissent.

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Dauvergne rate son démarrage; d’un coup d’accélérateur, je suis devant lui et serre fort ma droite pour ne pas être accroché, tant la poussière est fine, Au premier virage, je vois avec peine la 3 litres Chenard retournée. Bachmann, entrainé dans la cohue, aveuglé par la poussière, a pris son virage trop vite, la voiture a fait un  tête-à-queue, heureusement, car cela a permis au public, de s’enfuir. La voiture a terminé sa course en se retournant dans le fossé. Le pilote par miracle est indemne.   Lagache est en tête et bat le record du tour suivi par les Bignan, les Bentley et moi. Ma voiture marche splendidement bien et tourne à plus de 100 de moyenne. Après trois heures de course, mon moteur fait de l’auto allumage, mes bougies seront changées lors du ravitaillement. A huit heures, quand je débouche sur la ligne droite, je vois au loin une immense colonne de fumée et des flammes gigantesques. J’ai un préssentiment ; en quelques secondes, j’aperçois la voiture c’est la 4 litres Chenard qui a pris feu et n’est plus qu’une torche. Lagache, sur le bord de la route, me fait signe qu’il n’a rien. Les Bignan sont en tête, Chavée me relaye jusqu’à minuit ou je reprend le volant. Donnay et Lucien Chenard sont horriblement nerveux ; leur 4 et 3 litres sont hors course et les deux 1500 cm3 disparaissent peu après, les sièges de soupapes grillés. De Zuniga arrête, il voudrait être relayé, il s’est brulé la main...pas de Dauvergne, il faut l’appeler par le haut- parleur. La voiture perd deux tours. A l’aube, les trois Bignan et une Bentley abandonnent. L’allure à été beaucoup plus rapide que l’an dernier, la route n’a pas résisté, je perds mon réservoir d’essence que je dois remplacer et je perds aussi la moitié de ma carrosserie, mais la mécanique à l’air aussi fraiche qu’au départ. A midi, je remets le volant à Chavée, qui va terminer. A trois heures et demie, ma voiture ne passe plus. Le haut parleur annonce qu’elle est en panne sur la ligne droite des Hunaudières, le servo- frein bloqué. Il ne reste plus que la 2 litres de Dauvergne, qui est piloté par De Zuniga mais à trois mètres de l’arrivée la voiture stoppe elle aussi servo-frein bloqué ! 

              Il n’y a pas une seule voiture qui passe la ligne d’arrivée. C’est la consternation partout. Faroux réunnit ses commisaires, ils prennent la décision de classer au kilométrage parcouru et de sauver ainssi leur course pour l’année suivante. Si Bentley fait le plus grand nombre de kilométrage ( en dessous de l’année précédente ), je suis le vainqueur en catégorie 2 litres .

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  Le soir un grand banquet nous réunit, tout le monde est heureux chez Chenard, mais ce n’est pas une vraie victoire, et un peu de mélancolie règne. Ce qui les console, c’est qu’au point de vue de la publicité, ils sont néanmoins les vainqueurs, et cela pendant deux années consécutives, de la plus dure épreuve qui ait jamais existé.   A.Pisart.

Le Mans

1925

 Classement général : 1. Duff-Clément  Bentley

                                 2. Stoffel-Brisson  Lorraine

                                 3. De Courcelles-Rossignol  Lorraine

                                 4. Pisart-Chavée  Chenard-Walcker

                                 5. Dauvergne-De Zuniga  Chenard-Walcker

                                 M.T : Lagache   Chenard-Walcker, 111,168 km.

Pour 1925, le programme de Chenard est particulièrement ardu. Il s’agit de remporter pour la troisième fois, et consécutivement, les grands prix du Mans et de Boulogne et de s’assurer ainsi les trophées définitifs. Il n’est pas mince. Aussi les ateliers des courses, les bureaux d’études, les ingénieurs sont-ils sur les dents dès la fin de 1924.

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Lucien Chenard a mis en fabrication trois 4 litres 8 cylindres ( photo ci-dessus ) deux seront engagées au Mans, la troisième servant de réserve.

D’autre part, l’ingénieur en chef Toutée, à dessiné et construit trois petites 1100 cm3, filles de ses 2 litres de Boulogne. Moteur 4 cylindres à soupapes en tête, échappement à fond de course, double circulation d’huile. Boite à 4 vitesses très multipliée, direction semi-directe, pont sans différentiel, freins mécaniques simples,embrayage à disque sec, unique, pour la carrosserie, il reste fidèle au type tank. La voiture est littéralement à ras du sol, le pilote est complètement enfermé; seuls dépassent ses yeux et son front. C’est la plus fantastique réalisation que l’automobile connaisse, et même à ce jour, rien ne peut lui être comparé. Au ban, le moteur donne 50 CV au litre; c’est le plus haut rendement obtenu sans turbo-compresseur. Mais ces deux type de voitures donnent lieu à une véritable rivalité entre Lucien Chenard et Toutée, bien sûr, tous deux ne travaillent que pour la maison; mais Lucien défend le dernier dessin de son père, auquel il a collaboré; Toutée défend son enfant.

La maison Chenard engage deux 4 litres aux mains de Lagache - Léonard et de Pisart - Ledure

Les 1100 sont confiées à Sénéchal - Loqueheux et à Glaszmann - De Zuniga

Le grand jour arrive 49 voitures vont prendre le départ. Le samedi matin, Guilbert au volant de sa Ravel s’est tué en rejoignant le circuit. Tous les grands concurrent des années précédentes sont là pour la finale: Bentley, l’éternel rival de Chenard; Amilcar, Peugeot, Georges Prat, Fiat, Licorne, Bignan, Lorraine-Dietrich,etc, etc

Dès le coup de feu, Pisart s’élance en tête de course, au septième tour, après les tribunes, sur la longue ligne droite des Hunaudières et un peu avant le virage de Mulsanne, il a devant lui Marius Mestivier sur Amilcar il s’apprête à le doubler lorsqu’il voit tout à coup sa voiture se retourner sur lui, l’arrière se soulevant sur l’avant, le malheureux pilote est littéralement pulvérisé.

La Chenard de Pisart sens fortement le brulé et commence à ralentir, le moteur serre de plus en plus. Il stoppe, lève le capot mais le raccord d’eau en caoutchouc est fendu, toute l’eau s’est échappée. Il laisse refroidir le moteur et essaye de remettre en marche, rien à faire, il est grippé. Il rejoint son stand à pied, mélancoliquement.

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Lagache a pris sa succession et mène la course à toute allure, tout à coup, il s’arrête au ravitaillement; on lève le capot, il a exactement le même problème que Pisart, raccord d’eau fendu. Il n’est pas question de changer le raccord, puiqu’on ne peut pas mettre d’eau dans le radiateur, qui est plombé, suivant le règlement, et ce avant vingt tours; or il en est à son douzième, on décide qu’il va tourner au ralenti et essayer de terminer ses vingt tours sans eau. La longue ronde monotone commence, mais elle ne durera pas longtemps, malgré tous ses efforts il grippe un piston. Les deux 4 litres sont hors course. Panique dans le stand Chenard, il font stopper les deux tank 1100 cm3 elles sont à leur quatorzième tour, et leur pilotes ne se sont rendu compte de rien jusqu’ici. Après avoir lever les capots, les mécaniciens decouvrent que les raccord sont eux aussi fendus et prêts à ceder, un tour de plus, il n’y avait plus une Chenard en course! Ils entourent les raccords de toile isolante, de façon à tenir jusqu’au vingtième tour et ils repartent à petite allure et au vingtième, ils changent ses maudits raccords. Alors qu’une Sunbeam a pris la tête, dans le stand Bentley l’inquiètude est importante, Moir vient d’abandonné suite a une panne sèche et Duff perd cinq tours, au ravitaillement suite à une canalisation d’huile cassée.

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Les 1100 cm3 Chenard commencent leur remonté fantastique, Sénéchal est formidable, et après des heures d’un travail inouis, il est en tête de la coupe Triennale. Loqueheux repasse le volant à Sénéchal vers deux heures du matin mais oubli de l’avertir qu’il y a du brouillard dans les “ S “ d’Arnage, Sénéchal arrive à fond dans les virelets mais n’en sortira, pas tout de suite .... et se retrouve dans un champ. Avec beaucoup de courage et de vigueur il contruit un petit pont de fortune avec des planches qu’il trouve, seul il sort sa voiture du champ et repart, littéralement enragé. La liste des abandons s’allonge encore avec l’accident de la Lorrainne de Bloch-St Paul, et la  Bentley de Clément victime d’un incendie. Il ne reste plus que vingt cinq voitures à quatre heures de la fin, la course semble jouée surtout après l’abandon des 4 litres Chenard.

De Courcelles-Rossignol donne à Lorraine sa première victoire au Mans.

16 voitures ont terminé, la route a cette fois parfaitement tenu.

Personne ne résistera à la remonté de Sénéchal, et c’est en très grand vainqueur qu’il passe la ligne d’arrivée, suivi par Glaszmann, qui a également fait une course splendide.

Chenard-Walcker  remporte les coupes Triennale et Biennale, il l’a échappé belle.

 

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Classement général : 1. De Courcelles-Rossignol    Lorraine

                               2. Chassagne-Davis   Sunbeaum

                               3. Stalter-Brisson   Lorraine

                               M.T : Lagache  Chenard-Walcker 112,987 km

 Coupe biennale :    1. Glaszmann - De Zuniga   Chenard-Walcker

                               2. De Courcelles-Rossignol   Lorraine

                               3. Slalter-Brisson   Lorraine

 Coupe triennale :     1. Sénéchal-Loqueheux   Chenard-Walcker

                               2. Sire-de Marguenat   Rolland-Pillain

                               3. Slalter-Brisson   Lorraine

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1925 : Chenard & Walcker remporte les 24 Heures de Belgique à SPA

1925 : Chenard  remporte  le challenge Boillot

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1926 encore une victoire au Grand Prix de Boulogne

      GRAND PRIX D’ ESPAGNE  SAN- SEBASTIAN    1926

 Des Chenard 1100 contre des Mercédès 7 litres

Mercédès a engagé trois voitures type 8 cylindre 7 litres de cylindré turbo, les pilotes sont entre autres Carraciola et Werner.

Chenard engage lui deux tanks de 1100 cm3 pilotés par Lagache-Pisard n°12 et Léonard-De Zuniga n°3

Aux essais les Mercédès de l’ingénieur Porsche tournent à 114Km/h, mais lorsque les Chenard de l’ingénieur Toutée prennent la piste elles réalisent au bout du troisième tour le même temps que les grosses Mercédès !

En fait le circuit est très sinueux, tout en reprises, en côtes, en descentes et en courbes, les petites Chenard sont très agiles, freinent plus tard...... et surtout  grâce a leur légèreté consomment moins de trains de pneus que les autres concurrents.

Les Chenard confirment leur avantage en course en battant les grosses Mercédès, elles auront parcouru plus de 1200Km en 12 heures, établissant un nouveau record du  monde.

LES AIGLES CHENARD WALCKER CLUB
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LES AIGLES CHENARD & WALCKER
LES AIGLES CHENARD WALCKER CLUB
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    Dès le début de 1927, Chenard & Walcker envoie au Mans son engagement, avec trois voitures 1100 cm3 à turbo.

    Mais peut après, l’ Automobile Club de France convoque les dirigeants des usines Chenard et très gêné, leur demande d’abandonner la course.

    Ils ont reçu une délégation des autres constructeurs français et étrangers, qui ne veulent plus participer à aucune course, si Chenard court encore, en ayant assez de tout perdre depuis quatre ans.

    Les dirigeants de Chenard sont très flattés de cet hommage particulier et s’inclinent.

    Dans le font, ils sont ravis, ils sont las de courir, las de leurs victoires ininterrompues.

    Tout ce que la course pouvait amener comme clientèle est chez Chenard, actuellement.

 

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