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LA FAMILLE CHENARD.
Ernest Chenard est issu d’ une très vieille famille française dont on constate la présence à Phitiviers au début du 17ème siècle. Les Chenard sont alors, seigneurs
de la Motte-Guignonville et tiennent un petit fief dépendant de Bourg-l’Abbaye. Du milieu du 17ème siècle au milieu du 18ème, ils tiennent un atelier commerce de poterie d’étain. Jean-Batiste, né en
1743, va devenir procureur aux baillages, charge promise à son fils Jean-Lancelot qui naît en 1769. Hélas, le jeune homme a tout juste vingt ans quand survient la Révolution qui cause quelques
perturbations dans ces projets. Les Chenard sont des notables de l’Ancien Regime et seront dépossédés de leur bien. Jean-Lancelot ouvre un magasin d’épices à Pithivier et lors de la Restauration, il
s’installe à Orléans et se rend acquéreur d’une charge de notaire royal
Son fils Jean-Baptiste, né en 1795, sera receveur des impots et aura six enfants dont l’ainé Charles, né en 1824, décidera de “monter à Paris” pour tenter sa
chance. Charles devient chef de bureau de comptabilité à la compagnie des Chemin de fer de l’Ouest et avec l’union avec Louise Ernestine Anjard, que nait le 7 juillet 1861 à Nanterre un fils prénommé
Ernest Charles Marie.
Le jeune Ernest est très attiré par la mécanique et, ses études terminées, son père lui trouve un poste de déssinateur technique aux Chemins de fer de l’Ouest. Il ne
reste pas lontemps et décide de voler de ses propes ailes.
Il s’installe dans la vie, fonde un foyer, épousant le 11 septembre 1887 Eugénie Adélaide Dauphin, et crée à Asnières son entreprise en 1888, de fabrication et vente de
bicyclettes. Bien vite, la maison acquiert une belle réputation et son jeune créateur réfléchit à l’avenir qu’il peut donner à ses fabriquations. C’est ainsi qu’il s’intéresse aux tricycles et qu’il va
penser à les motoriser. La grande invention du père Chenard est la possibilité de monter l’avant train qu’il a fait breveté, sur n’importe quel tricycle le transformant ainsi en quadricycle.
Son projet est viable puisque les industriels anglais l’ont remarqué.
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LA FAMILLE WALCKER.
Ce n’est pas la révolution qui a été à l’origine de l’ infortune de la famille Walcker mais des persécutions religieuses. Protestants, ils ont dû quitter la France et se
réfugier en terre germanique. Au cours de leur exil, ils ont changé leur nom originel de David en celui de Walcker. C’est là que nait le 11 janvier 1830 Adolphe Guillaume Walcker.
Les guerres de religion et leur séquelles sont oubliées en France et il peut revenir au pays de ses ancêtres. Il s’installe à Paris et réussit en affaire. Il est à la
tête du magasin de luxe “Le bazar du voyage” place de l’Opéra
La guerre de 1870-1871 le voit naturellement
opter pour la France et reconquérir la nationalité française, assortie d’une légion d’honneur pour le remercier d’avoir transformé son hotel particulier en hôpital durant le siège de Paris et de l’avoir équipé entièrement de ses deniers.
Marié en 1863 à une jeune polonaise, Maria Ludowica Luckfiel, il a quatre enfant dont le dernier, Henry-Etienne, voit le jour le 7 août 1873 au château d’Argenteuil.
La guerre et ses suites sont néfastes pour les affaires d’Adolphe Walcker, il meurt en 1888 alors que le jeune Henry n’a que 15 ans.
De brillantes études aux lycées Condorcet et de Versailles lui permetront d’entré à l’Ecole des Mines en 1895, et durant ses trois années d’études au mines, Henry
fréquente avec son ami Charles Tissot la maison de cycles E.Chenard et apprend le maniement de ces engins sur le vélodrome installé à l’intention de sa clientèle.
Ernest Chenard et Henry Walcker sympathisent et bientôt Chenard va proposer au jeune ingénieur de venir s’associer avec lui. Cela arrange bien les affaires d’Henry
qui bénéficiera ainsi d’une position et pourra réaliser ses projet matrimoniaux. Le 21 octobre 1899 il épousera Louise Marie Tissot, soeur de son ami Charles Tissot et fille de celui qui avait pris en
mains ses intérêts au décès de son père.
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Henry Walcker, commissaire de course à l’ Automobile Club de France, coiffé d’une casquette noire tendant le bras à Charron vainqueur de la course
Paris-Amsterdam-Paris en juillet 1898 sur voiture Panhard-Levassor.
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C’ est donc le 19 janvier 1899 que nait l’ association entre les deux hommes sous le nom de :
E. Chenard & H. Walcker ingénieurs - constructeurs
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Le personnel de l’usine d’ Asnières
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Le vélocipède a connu une grande vogue, mais les cyclistes grisés par la vitesse souhaitent aller encore plus vite et l’ automobile naissante les attirent.
Lorsque deux personnes s’associent pour construire des voitures, un apporte les bagagues techniques l’autre les capitaux. Comme exemple: Rolls-Royce en Angleterre et De
Dion-Bouton en France. Dans le cas de Chenard, il dispose des fonds versés par l’ achat du brevet du quadricycle par les Anglais, et Walcker va emprunter à son frère Edouard. Ils savent parfaitement ce
qu’ils veulent devenir : construteurs d’automobiles
1900 : Naissance des voiturettes Chenard & Walcker.
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En septembre 1900 la première voiturette C & W est présentée aux mines. Ce type A existe en mono et bicylindre, transmission par courroie. 1 cylindre 4/5 cv et la deuxième
version, 2 cylindres 8/10 cv
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Le système de transmission par courroie du type A ne donne pas de bons résultats. Le type B qui sort en 1901 adopte la transmission par cardan, et obtient un grand succès,
l’innovation la plus significative est celle concernant l’embrayage - frein qui va faire l’originalité des premières Chenard Walcker.
Irréversible processus vers l’avenir dans lequel la marque vient de s’engager.
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1902 le 5 février, le journal L’Auto-vélo organise le “criterium de consommation”
Sur un parcourt de 100Km deux personnes par voiture dont un commisaire pour vérifier la régularité du concours. Le trajet Suresnes-Corbeil aller retour. Le grand
vainqueur est Henry Walcker avec une consommation de 6,47 litres d’essence pour un poids de1080Kg le parcourt effectué en 4h 22mm. Ce résultat extraordinaire rend jaloux les autres concurents qui portent
réclamation contre Chenard Walcker. Henry ne se laisse pas faire et propose de refaire le concours le 5 mars, vingt concurents revelent le défi et le triomphe de Chenard & Walcker sera encore plus
éclatant: il n’aura consommé cette fois-ci que 5,5 litres pour 100Km parcourut en 4h 27mn 50s. Aucune contestation n’est possible puisque l’organisateur a placé dans chaque voiture un commissaire désigné
par une maison concurente ! Chenard Walcker étonne la presse, séduit le public et inquiete les autres fabriquants qui ne sont pas au bout de leur peine.
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1903 le 24 avril, une Chenard & Walcker bat le record de la plus faible consommation dans les Quarterly Trials, organisés sur une distance de
100 miles (161 km) par le Royal Automobile Club de Grande-Bretagne.
1903 le 24 mai. La marque est aussi présente dans la plus importante épreuve de ville à ville de ce début du siècle: le Paris-Madrid. Elle n’est pas engagé en catégorie
vitesse, mais en catégorie tourisme. La voiture porte le n°8 un chassis de 14CV piloté par Albert Caillet. Hélas ! cette course, qui devait voir le triomphe de l’automobile, tourne à la catastrophe : Au passage à
niveau de Bonneval, la Wolseley du pilote anglais Porter capote et prend feu tuant le mécanicien, Delaney sur une De Dietrich capote dans un virage pas de blessés graves, Tourand sur une Brouhot percute la foule à
Angoulême tuant quatre spectateurs. A Libourne, Lorraine Barrow sur une De Dietrich heurte un chien en pleine vitesse sa voiture s’écrase contre un arbre pilote et mécanicien tué sur le coup, près d’Angoulême
Richard sur une Richard va heurter un arbre aucun blessé, a Couhé-Vérac, Marcel Renault sur une Renault, le vainqueur de Paris-Vienne, se trouve derrière la Decauville de Théry, il veut le dépasser, la
poussière l’empêche de voir le drapeau agité par un commisaire pour signaler un virage dangereux, il prend ce tournant à toute allure et va au fossé pilote et mécanicien sont éjectés Marcel Renault ne survivra pas.
A Montguyon, Stead sur Mercédès capote il est grièvement blessé. D’autres accidents se produisent, faisant des victimes parmis les spectateurs.... Le gouvernement informé des circontances dramatiques de la course,
intervient immédiatement, et en accord avec les autorités espagnoles, interdit sa continuation à Bordeaux, seul la catégorie tourisme sera autorisé à continuer jusqu’a Madrid,
la Chenard Walcker y parviendra sans le plus petit arrêt, Albert Caillet reviendra par la route.
Vue le caractère dramatique de cette compétition, il ne sera donné ici aucun classement.
1905 la réputation de la marque dépasse très largement nos fontrières. En Inde après avoir participé à une
course Delhi-Bombay, “ les voitures Chenard & Walcker ont eu l’honneur d’être choisies par leurs altesses le prince et la princesse de Galles pour leurs excursions à travers les Indes “ L’Angleterre se
trouvera toujours à l’origine de la gloire de la marque “.
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1906 tranformation de Chenard Walcker et Cie en Société anonyme des anciens établissement Chenard & Walcker, grace aux conseils avisé de René Donnay, homme de talent
d’origine belge qui est fondé de pouvoir et suit avec intéret le développement de l’affaire de ses amis et les fait profiter de toutes ses connaissances dans les domaines de la gestion et de la finance. Ce
changement permettra de trouver de nouveaux capitaux et de faire face au developpement important des ventes, les ateliers d’Asnieres sont trops exigus. Un terrain de 14 000 m2 est acheté à Gennevilliers tout près
d’Asnières, ce qui permet de conserver le même personnel.
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A la fin de l’année 1906 du 25 novembre au 5 décembre
Chenard Walcker participe au concours des chassis 1907, organisé par l’Automobile club de France. Une épreuve de régularité, comportant 2500 Km à parcourir sur l’itinéraire Paris-Monte-Carlo-Paris. sur 37 voitures au départ, 22 accomplissent la totalité du parcours dont la Chenard n°4 de Laillaut.
Elles obtient la médaille d’or du Sporting club de Nice, terminant sans pénalisation.
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Type fiacre de Paris 1907. 14 CV
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Les voitures Chenard et Walcker 1907
D’après la revue Omnia, l’étude de Baudry de Saunier.
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Les lecteurs qui veulent bien me suivre, et j’ai la fierté d’en compter plusieurs milliers, se rappellent certainement qu’il y a dix-huit mois j’ai dit bien haut le mérite des
voitures Chenard & Walcker. Il me semblait que des constructeurs qui avait l’audace de donner pour 7000 fr un chassis solide de 15 à 20 chevaux méritaient un vigoureux encouragement ! Jai eu un an plus tard la
satisfaction de constater que ses révolutionnaires prospéraient, puisqu’un journal financier m’apprit certain jour qu’une société à un gros capital venait de se constituer pour l’exploitation de leur usine.
Je pris livraison de la voiture que j’avais commandée à ces messieurs et fis avec elle quelques excursions aux environ de Paris, à la seule fin de me rassurer, je l’avoue, car les
bonnes langues m’avaient si bien louangée la marque que je m’attendais à voir chassis et tubes casser comme du macaroni. Mes promenades d’essaie terminées et pleinement confiant en ma nouvelle amie, je m’adjugeai en
une seule journée, à cinq personnes, l’étape Paris-Bride-les-Bains 630 km. Aucun détail n’ayant flanché, je mis le cap sur l’Italie, je passais en Suisse, en Allemagne, et revins en France trois mois après avec un
total de 8000 km.
J’ai eu des pannes, cinq au total dont la plus grave un axe de cardan usé m’occasionna sur route un arrêt d’une demi-heure. Je vendis la voiture à mon retour, elle est aujourd’hui dans l’Orme. J’ai fait acheter des Chenard & Walcker à des quantité d’amis. Je certifie n’avoir eu jusqu’ici que des remerciements. J’ajouterai que la voiture Chenard et Walcker est encore remarquable par son silence. L. Baudry de Saunier. 3 Novembre 1906.
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1907 Chenard & Walcker s’implante à travers le monde par la présence d’agents exclusifs dans les grandes capitales : Paris, Londres, Vienne, Amsterdam, Moscou,
Barcelone, Porto, Calcutta.
Les capacités de production de la nouvelle usine de Gennevilliers, mise en service durant l’été 1907,
sont considérablement plus élevées que celles d’Asnières, quatre à cinq fois supérieures, une possibilité de sortir 250 chassis par mois. Les commandes doublent par rapport à 1906, alors que la concurence
souffre de la mévente causée en grande partie par les commisions exorbitantes de leur revendeur qui font allègrement montés les prix.
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1909 Arrivée du jeune ingénieur Jean Retel comme bras droit de Walcker, il aura comme tache la réorganisation administrative de la societé. Walcker fait entrer un autre ingénieur de
l’école des mines son ami Henri Toutée, celui-ci va s’occuper très activement à la conception entière des voitures.
1911 La marque est la première à monter en série des pistons en alluminium au lieu de fonte et à prévoir le graissage forcé des paliers de vilebrequin, invention de Henri Toutée
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1912 Au mois de juin, Henry Walcker entre en clinique pour une crise d’ appendicite. On pense qu’il va être absent de l’usine que durant quelques semaines. Il ne reviendra
jamais : le 20 juin, il décède des suites de cette opération, il n’avait que 39 ans.
Trop ému pour dire ce qu’il ressent, Ernest Chenard laissera à Eugène Henry le soin de rendre un dernier hommage à son associé lors de ses obsèques.
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à suivre !
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